Et si Batman était féministe ? Le dernier film de la trilogie de Christopher Nolan nous offre une lecture intéressante des personnages de la BD. Une fois n’est pas coutume à Hollywood, les personnages féminins ont de la profondeur et ne se résument pas à des rôle de potiches. Des femmes puissantes, est-ce un fait isolé pour les films de superhéros?
A Hollywood, rares sont les personnages féminins avec de l’épaisseur, notamment dans les films de comics. Souvent, les femmes sont des faire-valoir, chargées d’apporter un peu d’humanité au héros, et bien sûr, de l’amour. Autour d’elles tourne seulement l’intrigue amoureuse. Dans Captain America, le seul personnage féminin du film, l’agent Peggy Carter, a un faible pour le héros et échange un long baiser avec lui avant que le héros ne disparaisse. Un autre exemple ? The amazing Spiderman. Dans la nouvelle adaptation, l’amoureuse de Peter Parker, incarnée par Emma Stone, est presque inexistante. Son mérite: être jolie, sexy et surtout, avoir comme papa le chef de la police. Rien d’enrichissant pour l’intrigue, mis à part le qu’elle fait fantasmer le héros et qu’elle l’aime de tout son coeur.
Ce n’est pas évident dans un film de superhéros de faire des femmes des personnages complexes. Dans Avengers par exemple, Scarlett Johansson y tient un rôle secondaire. Pourtant le féminisme semble en vogue à Hollywood, avec sa relecture de Blanche-Neige et le chasseur ou avec des films comme The Hunger Games dans lesquels les héros sont des héroïnes. Toutefois, ces reboots ne sont pas forcément des exemples réussis, dénonce Le Chicago Tribune. Faire de Blanche Neige une guerrière ne suffit pas à la rendre féministe. En effet, dénonce le Professeur Jack Zip, auteur de Les irrésistibles contes de fée, faire d’une femme le mal absolu (la méchante reine de Blanche Neige) est anti-féministe en soi. Pourquoi une femme doit forcément affronter une autre femme? Pourquoi le mal ne pourrait-il pas aussi être incarné par un homme, une famille à la place ? Le site Cracked fait la liste des échecs de féminisme à Hollywood. Une héroïne pas si féministe ? La Catwoman de Batman returns de Tim Burton.
Lorsque l’on observe les films de superhéros, blockbusters et autres films d’action, les femmes jouent parfois aussi les « méchantes cruelles ». Une image que l’on retrouve au cinéma mais aussi dans les contes pour enfants, et particulièrement dans les dessins animés qui ont bercé notre enfance: ceux de Disney. Les « méchants » sont souvent des méchantes, au mieux frigides, au pire vieilles, moches et cruelles. Si les femmes manquent à l’appel des Marvel (principale maison d’édition de BD américaines) and co, c’est parce que les superhéros seraient essentiellement « masculins ». Une idée fausse si l’on se réfère à la liste Wikipedia de superhéroïnes. Deux récents films ont mis en scène une héroïne. Deux échecs (ou semi échecs) au box office. Il s’agit d‘Electra avec Jennifer Garner et de Catwoman avec Halle Berry. Dans les deux cas, le scénario est décevant et le personnage creux. De cette version de Catwoman, on ne se souvient d’ailleurs que du costume de mauvais goût tendance sado-maso de l’héroïne. A noter que la méchante est aussi une femme, Sharon Stone. Et toute l’intrigue se focalise aussi sur le désir de cette dernière de rester jeune et belle. On a vu plus féministe…
Dans les X Men, Watchen Men les superhéroines ont plus de consistance, même si le nombre est minoritaire. On cherche donc des superhéroïnes désespérément, pour paraphraser le Nouvelobs. Les deux premiers films de la trilogie de Nolan n’échappent pas à la règle des seconds rôles féminins sans saveur. En effet, dans Batman Begins, Rachel Dawes, l’amie d’enfance de Bruce Wayne, dont il est amoureux, joue d’abord un rôle de « conscience » pour le héros. Dans la suite, elle est la demoiselle en détresse à sauver, maîtresse de l’intrigue amoureuse du film. Mais la rupture rafraîchissante arrive avec le dernier opus de la trilogie The Dark Knight rises. Sur une galaxie de neuf personnages, deux seulement sont des femmes. Mais cette fois, elles jouent un rôle clé. Catwoman, incarnée par Anne Hathaway, et Miranda Tate, alias Marion Cotillard, sont loin d’être des « supporting actresses« . Ce sont des femmes fortes, puissantes, et pas vraiment lisses. Bien au contraire. Mystérieuses et surprenantes, le héros leur doit tout, bonheur et malheur, chute et rédemption. Elles apparaissent d’abord comme des êtres timides, mais se révèlent redoutables. Et c’est tout l’intérêt du scénario. Les deux femmes sont là où on ne les attend pas. Et sans Catwoman, Batman ne serait jamais parvenu à vaincre le terrifiant Bane. On peut peut être espérer que les prochains films de superhéros mettront en scène des femmes fortes loin des stéréotypes, notamment si Christopher Nolan réalise son rêve et crée une trilogie autour de Catwoman.
Charlotte Lazimi
C’est une plaisanterie? Nolan est bourré de talent et l’a grandement démontré avec sa trilogie mais s’il y a bien un point faible dans celle-ci, ce sont ses personnages féminins! Passives, victimes, mères en pleurs, au mieux traîtresses soumises à l’autorité d’un père iconique dont elles sont l’instrument ou voleuse fashionista à l’uniforme millimétré n’agissant qu’en réaction aux invectives d’un homme, fût-ce pour botter des culs…Dommage!
Pâtes Man , le Don Camillo recyclé pour une publicité de nouilles , est trés féministe lui aussi puisqu’il aide les bonnes ménagéres à utiliser de bonnes pâtes pour leur homme …
Bon , d’accord , il ne vole pas haut , mais il est moins paranoïaque que Batman …
De toutes façons ça ne se fait pas de s’envoyer en l’air avec un homme d’église lorsqu’on est une honnette femme .
Vous m’avez donné envie de voir le film.
Mouais, pas vraiment d’accord pour le coup.
D’un coté on a le perso joué par Cotillard qui ne semble être là que pour le dernier rebondissement du film. Rebondissement plutôt improbable d’ailleurs… Cotillard est là, elle ne sert à rien tout le long du film et paf ! elle apparait triomphante en disant « aha je vous ai bien eu, la méchante c’est moi en fait ». Mouais.
Et puis Catwoman, pfff. Perso en voyant ce dernier Nolan j’ai surtout vu une Catwoman ultrasexy, certes, mais pas intéressante. Y’a le moment où elle monte sur la moto de Batman surtout, ça m’avait un peu choqué au ciné. Quand Batman utilise la moto, il est couché, ce sont ses épaules qui sont au plus haut de sa silhouette, on sent bien la force et la vitesse du mouvement. Quand Catwoman l’utilise, elle se sent obligé de tendre son cul vers le haut.
Certes, Catwoman n’est pas autant réduit à son physique que dans le film Catwoman de 2003 avec Halle Berry, le perso a une histoire plus développé, un rôle assez important, mais la logique me semble assez similaire.
Je préfère largement la Catwoman de Tim Burton, celle jouée par Michelle Pfeiffer dans Batman Returns. La scène où elle se transforme est fantastique. Là on sent le coté féministe, notamment quand elle défend une nana qui se faisait agresser dans une ruelle et où juste après elle traite la nana de s’être laissé faire. Elle est sexy aussi dans cette version, mais c’est pas un érotisme à destination d’un public hétéro masculin ; c’est plus, comment dire, plus queer en fait.
Je suis globalement d’accord avec l’analyse du Glandeur : après avoir vu le film, je me suis posé la question mais ou sont les femmes à Gotham City ?
SPOILER Miranda Tate est une femme puissante et intelligent… donc une méchante. Et j’ai trouvé Catwoman complètement creuse son rôle est globalement mineur de plus elle est sauvée par Batman (bonjour le perso féminin fort !) et lui obéis lors du combat final, elle n’y va pas de sa propre initiative il doit la supplier.
Au contraire j’ai trouvé que Gwen Stacy si elle n’est pas l’égale de Spiderman est loin d’être quiche : c’est elle qui prépare le remède pour le lézard, bien moins moins tarte que Mary Jane l’éternelle demoiselle en détresse.