Il n’y a rien à dire, c’est un coup de maître de la part des ennemis de l’égalité femmes/hommes. Ces derniers ont réussi à populariser une théorie, ce qu’ils appellent « la théorie du genre », que personne ne connaît ou ne comprend pour la bonne raison qu’elle n’existe pas. Elle n’a ni définition, ni auteur, ni partisan, simplement des opposants qui manipulent un concept méconnu: le genre. Mieux encore, les ennemis de l’égalité sont parvenus à mettre cette théorie dans la bouche du Pape François, en personne. Leur objectif ? A défaut d’argumenter, ils prefèrent effrayer pour empêcher de penser.
Car la « théorie du genre« , qu’est ce que c’est ? D’abord un concept pour apeurer les foules. Pour faire court, les soit-disant partisans de la théorie du genre voudraient mélanger les hommes et les femmes. Il s’agit d’une idée confuse, où tous les fantasmes sont permis. Leur ambition, c’est de faire peur comme en 2014, lorsque des rumeurs absurdes et infondées avait circulé sur l’ABCD de l’égalité pour le torpiller. Pourquoi cette stratégie ? Pour simplifier le débat et surtout ne pas s’interroger sur nos sociétés, dans lesquelles on l’oublie trop souvent l’égalité de droits et de traitements n’est jamais acquise, ni pour les femmes, ni pour les minorités religieuses culturelles et sexuelles.
Aujourd’hui, une femme meurt toujours tous les 3 jours sous les coups de son compagnon, un viol a lieu toutes les 7 minutes en France. Les remarques sexistes sont légion au travail, sans parler des cas de harcèlement sexuel ou encore l’absence des femmes dans de nombreuses sphères de pouvoir. Moins de 30% sont représentées au Sénat à l’Assemblée nationale. Les lois pour un meilleur partage du pouvoir n’y font rien. On est loin de la parité, car les partis PS et les Républicains en tête préfèrent payer des amendes astronomiques, plutôt que de changer les habitudes de nommer encore et toujours les mêmes (et donc essentiellement des hommes).
Si la théorie du genre n’existe pas, les études de genre sont bien réelles. Elles s’intéressent à la construction sociale et culturelle des identités sexuelles. Elles approfondissent et décryptent la façon dont on élève les filles et les garçons. Dans nos sociétés et surtout dans des ouvrages comme Les hommes viennent de Mars et les femmes viennent de Vénus de John Gray, on assigne des qualités aux garçons et d’autres aux filles. Les uns seraient naturellement braves, courageux, audacieux ,ou encore conquérants. Les autres seraient jolies, dociles, douces et remplies de compassion. Ces qualités seraient naturelles, donc immuables et ne relèveraient pas de l’éducation, de la culture, du contexte social. Tout l’objet de notre blog est de combattre ces idées reçues. Léa Domenach dans son webdocumentaire L‘ école du genre démonte l’ensemble des stéréotypes et des cadres que l’on impose. (A voir rapidement si ce n’est pas déjà fait.)
Mais aujourd’hui, les ennemis de l’égalité veulent une chose : surtout ne pas penser, ne pas réfléchir, ne pas se remettre en question. Accepter le monde dans lequel nous vivons qui serait le meilleur du monde… mais ils se trompent de combat.La combat pour l’égalité des droits, c’est l’avenir. En attendant, laissons-les avec leur épouvantail qu’ils ressortent tous les six mois, sans tomber dans cette imposture.
Charlotte Lazimi
Absolument d accord
Entièrement d’accord, ce qu’il nous gonfle avec cette »théorie ». Faudrait surtout pas remettre en question les privilèges de ces messieurs et la « place » assignée à chacun.e (femme au fourneau, etc.) 😉