

La recette semble simple. Homme ou femme, jeune ou vieux, l’ennemi des droits des femmes a toujours la même rhétorique: un discours ultra-conservateur, homophobe et misogyne. C’est peut-être ce qui fascine les médias. Ce dernier accuse les féministes de tous les maux. Soit il estime qu’il n’y a pas d’inégalités entre femmes et hommes. Soit, il considère que l’inégalité est le meilleur système. Les Martiennes ont décidé de décrypter ses arguments, souvent insidieux et subtils, mais qui n’ont qu’une ambition assumée: décrédibiliser et combattre les avancées en faveur de l’égalité.
Aux Etats-Unis, le mot « féministe » n’est pas tabou. Si de nombreuses personnalités le revendiquent, Meryl Streep, pourtant connue pour son engagement à Hollywood, a récemment botté en touche. L’actrice trois fois oscarisée, interviewée par le magazine Time out, a refusé de se définir ainsi, préférant rétorquer: « Je suis humaniste ». C’est d’autant plus étonnant qu’elle est l’affiche du film Les Suffragettes – sortie prévue en France le 18 novembre prochain – qui relate la lutte des Anglaises pour conquérir le droit de vote. Un combat féministe s’il en est. Que se cache-t-il derrière cet argument : l’humanisme plutôt que le féminisme ? Lire la suite
S’il y a bien une chose qui a distingué 2014 des années précédentes, c’est l’écho médiatique donné aux sujets féministes. Habituellement cantonnés aux entrefilets des journaux, ils se sont payé le luxe d’occuper l’espace régulièrement, à travers des dossiers voire des couvertures dans les magazines.
Outre-Atlantique, cette couverture du Time sur Hillary Clinton a fait scandale. Et pour cause. On y voit le talon de cette dernière écraser un homme, avec en titre : « Quelqu’un peut-il arrêter Hillary ? L’art de faire peur à ses rivaux avant même qu’ils ne se présentent [aux élections] ». Car l’ancienne Secrétaire d’Etat se préparerait pour les primaires du parti démocrate en vue de la présidentielle de 2016 (Rien n’est encore officiel). De Slate.com à Feministing, célèbre blog féministe américain, on s’est insurgé contre cette « cover » pour le moins misogyne. Le Time nous avait habituées à beaucoup mieux, en choisissant par exemple Malala Yousafzaï comme personnalité de l’année, ou en mettant en une, la désormais milliardaire, Sheryl Sandberg, avec ce titre « Ne la haïssez parce qu’elle est brillante ». Ce que nous retenons de ce choix éditorial ? Il nous rappelle un vieux stéréotype sexiste, qu’on avait presque oublié.
« Les hétéro-connards », comme ils aiment si bien se définir, ont encore frappé. Cette fois, non pas pour remettre au goût du jour un journal des années 70, mais pour prendre fait et cause pour le « droit à la pute ». Dans une tribune élégante à paraître le 7 novembre prochain sur Causeur, (dont une ébauche a déjà fuité dans la presse), ceux qui s’appellent les « 343 salauds » dénoncent le projet de loi de pénalisation des clients, défendu par la ministre Najat Vallaud-Belkacem. Si le débat sur cette loi ne fait que commencer, avec maladresse et virulence ( comme le montre la polémique Causette), ce texte, qui se veut drôle et provocateur, n’élève pas le débat. Au contraire. Sous couvert de parler de prostitution, cette prise de position est un prétexte pour s’attaquer aux féministes et délégitimer le combat pour le droit des femmes. Le crédo ? Les hommes seraient aussi des victimes menacées par un législateur qui s’intéresserait de trop près à « leurs fesses ».
Je ne dois vraiment rien comprendre au marketing, parce que depuis jeudi dernier et la sortie du magazine Lui, il y a un truc qui m’échappe. Comment en 2013, peut-on avoir moins de 70 ans et faire un plan de communication autour de l’hétéro connard (dixit Frédéric Beigbeder)? Il y a quelques chose, non pas de provoquant, mais de carrément réactionnaire à viser cette catégorie de lecteurs l’année où le mariage gay a enfin été voté en France. Cette même année où les masculinistes ont fait leur apparition, dénonçant la soi-disant mainmise des « bonnes femmes » sur tous les pouvoirs et criant à la disparition de la virilité façon Zemmour ou Delon . Alors que 2013 s’annonce à beaucoup de niveaux comme une année de contre-révolution, Lui semble déjà s’inscrire dans ce vaste mouvement de néo-nostalgiques cramponnés à leurs acquis chancelants.
« Où sont passés les hommes ? », ce dossier du Figaro Magazine paru le week end du 19 juillet dernier valait le détour. C’est en tombant dessus, par hasard pendant les vacances, qu’une idée de post s’est imposée. En effet, il est rare qu’un article réunisse tous les préjugés sexistes que l’on tente de déconstruire sur ce blog. La journaliste annonce d’emblée dans l’intro : « Le combat mené en ce moment ‘contre le patriarcat’, notamment via la théorie du genre et le mariage pour tous accélère son effacement. L’identité masculine est en plein chambardement« . Petit florilège et décryptage des remarques sexistes qui jalonnent le papier. Lire la suite