Maria Shriver, « The Good Wife » ?

19 Mai
Maria Shriver et Arnold Schwarzenegger

Maria Shriver et Arnold Schwarzenegger, lors de sa victoire en 2003 Crédits: schumachergirl1956 Flikr: cc

Elle se tient derrière lui, stoïque le visage fermé, impassible aux crépitement des flash des photographes. La conférence de presse doit commencer. Lui, son mari, commence son discours. Il est désolé et présente ses excuses à Dieu, à sa femme et à sa famille. Il est accusé de corruption et d’être trempé dans un scandale sexuel. Cette femme n’est pas Maria Shriver, épouse fraîchement séparée d’Arnold Schwarzenegger, qui a eu un enfant avec un membre de son staff, mais Alicia Florrick, un personnage de fiction. La scène est issue de la série télévisée à succès The Good Wife. Dans la série, l’héroïne a sacrifié sa carrière pour son époux. Maria Shriver aussi.

Jusqu’à présent Maria Shriver était « the good wife »,  en français « la bonne épouse », celle qui pardonne les incartades de son époux, celle qui le défend même contre les nombreuses plaintes pour harcèlement sexuel. En 2003, elle fait même pour son mari un discours passionné et vibrant devant l’Association californienne des femmes pour le leadership. Elle le décrit comme une personne exceptionelle, avec qui elle ne serait pas si ce qui lui était reproché était vrai. A l’époque, six femmes l’accusent de harcèlement. Quelques jours auparavant, Arnold Schwarzenegger avait reconnu à demi-mot qu’il se conduisait « parfois mal avec les femmes« .

Maria Shriver aura encouragé et préservé à tout prix la carrière politique de son époux, et ce jusqu’au dernier moment. Elle a attendu la fin de son deuxième mandat pour s’en séparer, après 25 ans de mariage. Arnold Schwarzenegger a reconnu qu’il avait eu un enfant avec l’un des membres du personnel de maison, il y a plus d’une dizaine d’années. Mais, la nièce de John F. Kennedy n’a rien d’une potiche. Et son mari lui doit sa carrière politique, rien de moins.

Sans elle,  fille du fondateur des Peace corps et d’Eunice Shriver Kennedy, soeur de JFK, pas d’élection possible. Elle donne une crédibilité politique au Body Builder, ex-Mister Univers et fait presque oublier qu’il n’est pas né aux Etats-Unis  (il a obtenu la citoyenneté en 1983). Par ailleurs, Maria Shriver séduit les Démocrates. Elle est en faveur du mariage homosexuel et est issue de l’une des plus grandes dynasties de Démocrates.  Les conservateurs lui sont aussi favorables. Sa mère est en effet une des égéries du mouvement pro-life (anti-avortement).

Séduisante et successful, elle avait démissionné de son poste de journaliste sur NBC, pour ne pas gêner la carrière de celui qu’on surnomme Gouvernator, gouverneur de l’Etat le plus riche des Etats-Unis, la Californie. Sa popularité ne s’est jamais démentie. Sur Twitter, elle n’a pas moins de 777000 followers. Celle qui twitte régulièrement, ne s’est pas exprimée sur le réseau social sur sa séparation et un éventuel divorce. Aujourd’hui, les commentateurs en profitent pour attaquer Schwarzenegger et son bilan jugé « malhonnête« , (unfaithful en anglais, terme utilisé aussi pour parler d’infidélité.)

Maria Shriver savait pour l’enfant, comme toute l’équipe de Schwarzenegger. Si Maria Shriver n’est plus « la bonne épouse« , c’est parce qu’avec ce nouveau scandale (pas vraiment éclipsé par l’affaire DSK, à qui Arnold Schwarzenegger est comparé, notamment dans le New York Times), elle s’assure qu’il ne pourra être réélu. Peut-être une bonne décision…

Charlotte Lazimi

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