Peut-on être candidat et accusé d’harcèlement sexuel?

7 Nov
Herman Cain, candidat à la primaire républicaine Crédits:Gage Skidmore Flickr:cc

Herman Cain, candidat à la primaire républicaine Crédits:Gage Skidmore Flickr:cc

Tout candidat potentiel à une élection présidentielle devrait avoir appris sa leçon:

Règle n°1: si l’on est accusé de harcèlement sexuel, violences ou viol, on ne peut se présenter à une élection majeure.

Règle n°2:  Si l’on remplit les conditions de la régle n°1, on peut  d’autant moins briguer la fonction suprême.

Pourtant les élections passent, et les scandales se répètent inlassablement…

Après l’échec de la candidature de Dominique Strauss-Kahn et la multiplication des affaires dans lesquelles il serait impliqué (de près ou de loin), le favori de la primaire républicaine américaine Herman Cain serait aussi dans le collimateur de la justice. Ce dernier aurait nié, puis avoué à demi-mot, avoir été « insistant » auprès d’une jeune femme, qui l’accuse de harcèlement sexuel. Pire, il est accusé de l’avoir payée pour qu’elle retire sa plainte il y a une vingtaine d’années. Aujourd’hui, ce candidat à la primaire, qui a explosé dans les sondages, crie au  complot. Mais de nouvelles déclarations l’accablent. Une autre femme souhaiterait porter plainte contre lui. Sa défense? Les femmes ne comprendraient pas son « sens de l’humour ». Pour l’Amérique puritaine, ce genre de scandale est paradoxalement habituel. On se souvient en juin dernier d’Anthony Weiner, brillant espoir démocrate et membre de la chambre des Représentants. Personne n’aurait imaginé que ce jeune loup, au physique du gendre idéal, se livre à un harcèlement sexuel soutenu auprès de toutes les jeunes femmes, même mineures, qu’il pouvait rencontrer. Et pourtant, son activité favorite consistait à envoyer en masse des photos de lui  (torse nu, ou de ses parties intimes).

La jurisprudence Clinton ?

Ce qui est le plus fou, c’est que malgré les scandales, des hommes politiques de premier plan se font élire presque sans encombre. Comme l’explique le site américain Slate, c’est comme si même dans l’Amérique puritaine on ne prenait pas sérieusement la mesure d’un harcèlement sexuel. Les Républicains favorables à Herman Cain, par exemple, préfèrent croire à la confortable théorie du complot. Les femmes qui osent porter plainte pour harcèlement sexuel sont souvent accusées d’être des menteuses et des allumeuses. Mais celui qui avait réussi un vrai tour de force, c’est le démocrate Bill Clinton, en faisant oublier (bien avant l’affaire Monica Lewinsky), les nombreuses accusations de harcèlement sexuel dont il faisait l’objet, notamment lorsqu’il était Gouverneur de l’Arkansas. Arnold Schwarzenegger aussi est parvenu à se faire élire, malgré de nombreuses accusations. Surtout grâce au soutien de son épouse Maria Shriver.

Alors à la question: « Peut-on être candidat et accusé de harcèlement sexuel? », les faits nous obligent à répondre oui…

Charlotte Lazimi

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  1. Qu’est ce qu’on se marre ! « Le mauvais genre - juillet 4, 2012

    […] ce qu’on se marre ! Vous en avez sans doute entendu parler, Herman Cain, candidat conservateur aux primaires républicaines (vous savez, c’est celui qui […]

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