Séries TV: Top 10 de nos héroïnes féministes préférées

15 Nov
Miss Representation D.R.

Miss Representation D.R.

Dans le documentaire Missrepresentation, la réalisatrice Jennifer Siebel Newsom, montrait comment dans les médias américains les femmes étaient souvent caricaturées, voire méprisées. Heureusement, depuis une dizaine d’années, les personnages féminins des séries TV ont pris de la consistance. Voici le top 10 non classé, complètement subjectif et arbitraire, de nos héroïnes féministes qu’on préfére.

1 La plus messianique  (attention SPOILER) Daenerys Targaryen, la Khalessy,  Emilia Clarke dans Game of Thrones

Daenerys Targarye, D.R.

Daenerys Targarye, D.R.

Dans un précédent post, nous nous étions interrogées sur le féminisme pour la première saison de la série Game of Thrones et ses personnages stéréotypées  Au vu des événements survenus pendant la troisième saison, le personnage de Daenerys s’est considérablement étoffé. De monnaie d’échange- elle est vendue à un prince barbare- elle réussit à monter une armée des plus puissantes, en libérant tous les esclaves, prêts à se battre pour elle. Sera-t-elle la prochaine sur le Trône de fer?

2 La plus « old school » Xena, de la série Xena Princesse Guerrière

Xena D.R.

Xena D.R.

Ce spin-off de la série Hercule est resté au Panthéon des séries, non pour sa grande qualité, mais parce qu’ elle va aussi à l’encontre des stéréotypes. Xena est un personnage en rédemption, une femme redoutable, et indépendante. Elle se passe de la protection de quiconque et défend ses amis. Au fil des saisons, on assiste au développement de son amour tacite pour la loyale Gabrielle. Le personnage est ainsi devenue une icône dans la communauté lesbienne. Son héritière ? L’agent de la CIA Sydney Bristow dans Alias avec Jennifer Garner, une autre super-woman qui résista pendant cinq saisons.

3 La plus teen Buffy Summers de la série de Joss Whedon, Buffy contre les Vampires

Buffy, D.R.

Buffy, D.R.

C’est une première en 1998 à la télévision (le film dont la série est tirée date de 1992). Pour une fois, l’élu pour combattre les forces du mal est une femme. Et pas n’importe laquelle. C’est une lycéenne à l’allure inoffensive, capable de survivre aux plus grands traumatismes-elle est morte deux fois ( si, si, c’est possible). La série doit évidemment beaucoup à son créateur, le réalisateur Joss Whedon. Contrairement à beaucoup d’autres films de super-héros, notamment dans la collection Marvel, ses films et séries mettent en scène des personnages féminins d’envergure. Comme il l’explique dans cette vidéo, le réalisateur doit tout à son éducation et sa mère, un militante féministe engagée. Buffy est un peu l’ancêtre d’une autre enquêtrice lycénne de choc, Veronica Mars. Dans la génération du-dessus, on a notamment Detective Lilly Rush dans Cold Case, interprétée par Kathryn Morris.

4 La plus torturée Carrie Mathison, alias Claire Danes, dans Homeland

Carrie Mathison D.R.

C’est un personnage ambivalent et complexe. Elle a raison quand tout lui donne tort. Son instinct, malgré sa maladie qui parfois lui échappe, est sa meilleure arme. C’est un personnage brillant. Elle est sûre d’elle, et n’a aucun problème à séduire. Elle vit  notamment sa sexualité comme elle l’entend. Ce qui est intéressant ici, justement, et qui donne de l’épaisseur à cette héroïne, ce sont aussi ses faiblesses. En somme, elle est humaine, mais néanmoins toujours leader.

5 La plus décomplexée Samantha Jones, jouée par Kim Cattral, dans Sex and the city

Samantha Jones D.R.

Samantha Jones D.R.

Très critiquée pour son regard superficiel, consumériste et dépendantes des hommes, la série nous offre pourtant un personnage hors du commun. Samantha Jones est exceptionnellement avant-gardiste. Elle a tout: la beauté, le pouvoir, la richessse et l’indépendance. Elle traite les hommes comme des toy boys et ne cherche qu’à assouvir son plaisir. Un rôle souvent dévolu aux hommes comme ses homologues masculins: le maléfique Christian Troy dans Nip/tuck ou encore Don Draper dans Mad Men. Samantha est un personnage jouissif, c’est le cas de le dire.

6  La plus pertinente Congresswoman Josephine Marcus, interprétée par Lisa Kudrow, dans la série Scandal

Lisa Kudrow, capture d'écran

Lisa Kudrow, capture d’écran

On connait surtout la star de la série de Shonda Rimes, Olivia Pope. Nous avons voulu rendre hommage à ce second rôle, qui en  l’espace de 10 minutes déconstruit dans un monologue pertinent tous les stéréotypes véhiculés par la télévision américaine sur les femmes politiques en particulier et les femmes en général. A regarder cet extrait sans modération.

7 La plus génération Y Hannah Horvath, jouée par la créatrice du show Girls, Lena Dunham

Girls D.R.

Girls D.R.

On retiendra de ce personnage sa liberté de ton. Contraire de Carrie Bradshow dans Sex and the city, elle est une anti-héros, qui galère dans sa vingtaine. Mais qui n’a pas, pour autant, une relation décomplexée avec les mecs et avec son corps. Dans une autre comédie The Mindy Project, on a aussi la géniale Mindy Kaling, hilarante gynéco, élevée aux comédies à l’eau de rose, qui n’a qu’un seul espoir de trouver le grand amour. Son personnage a beaucoup d’auto-dérision. La série se moque à travers les mésaventure de Mindy Lahiri et de son grain de folie, des attentes de la société envers toute jeune femme célibataire. Dans le même genre, Ally MacBeal, en jeune trentenaire brillante à la recherche du grand amour est un peu le personnage précurseur. Tina Fey, dans 30 rock, en productrice d’une émission à succès, rentre aussi dans la catégorie comédie.

8 Les plus working girls Meredith Grey, Christina Yang, Miranda Bailey, Callie Torres, Addison Forbes-Montgomery dans Grey’s Anatomy

Grey's Anatomy D.R.

Grey’s Anatomy D.R.

Tous ces personnages féminins sont des femmes carriéristes, où l’ambition est valorisée. Surtout elles sont excellentes dans leur domaine de prédilection: la chirurgie, un milieu loin d’être réputé pour son féminisme. Ces dernières n’ont qu’une idée en tête : réussir, sans pour autant subir, et passer à côté de leur vie personnelle. Dans la saison 10, un épisode met en scène la difficulté de Meredith Grey d’allier travail et vie familiale. Et chose exceptionnelle, son époux, le brillant neurochirurgien, Docteur Mamour, accepte d’être plus présent à la maison, pour lui permettre de faire ses preuves dans son domaine professionnel. Révolutionnaire dans une série, quand on sait à quel point aux Etats-Unis, le rôle de mère au foyer est valorisé, au détriment des « working mums ». Dans la même veine, on retiendra Kerry Weaver dans Urgences, personnage emblématique de femmes, dirigeant un service.

9 La plus impressionnante Margareth Peggy Olson, par Elisabeth Moss dans Mad Men.

Mad Men D.R.

Mad Men D.R.

Dans le premier épisode de la série, on n’est loin de se douter que le personnage d’Elisabeth Moss va connaitre une telle métamorphose, de la petite secrétaire inexpérimentée et craintive à la brillante créative, un temps poulain de Don Draper. Elle est la conscience du héros. C’est le deuxième effet Mad Men. A travers son personnage, on suit l’émancipation des femmes dans les années 60. Rien que ça. L’actrice américaine s’illustre aussi en ce moment dans la mini-série de Jane Campion Top of the lake avec un personnage complexe. Une autre série de femmes.

10 La plus puissante Birgitte Nyborg, Sidse Babett Knudsen dans la série danoise Borgen, une femme au pouvoir

Borgen D.R.

Borgen D.R.

Elle est la femme de pouvoir, devenue in extremis chef du gouvernement. On l’a préférée au personnage de Mackenzie Allen, présidente des Etats-Unis, incarnée par Geena Davis, dans Commander in chief. Car la série, très juste, réussit le tour de force de remporter l’adhésion du public et de la critique et dure plus d’une saison. Jusqu’où ira-t-elle pour garder le pouvoir? Dans la même catégorie, mais plutôt comédie, on classe Julia Louis Dreyfus, alias Selina Meyer dans Veep. Elle est drôle et pertinente dans ce rôle  de vice-présidente, qui se sent un peu méprisée par son chef. Dans ce rôle d’éternelle seconde, doit-on y voir une métaphore de la condition hommes/femmes aux Etats-Unis?

Charlotte Lazimi

8 Réponses to “Séries TV: Top 10 de nos héroïnes féministes préférées”

  1. Choubaka novembre 15, 2013 à 4:58 #

    « Elle traite les hommes comme des toy boys et ne cherche qu’à assouvir son plaisir.  » -> Pourquoi le fait de se comporter ainsi est assimilé au féminisme? Ou à la virilité? Ou alors c’est juste le fait qu’elle fait ce qui lui plait qui fait d’elle une « féministe ». Ceci n’est pas une reproche, mais demande d’explication

    • Les Martiennes novembre 15, 2013 à 5:13 #

      Merci pour ce commentaire. Ce que nous voulions mettre en avant, c’est le comportement décomplexé de Samantha, qui a une sexualité libérée. C’est féministe, car il existe peu de rôles pour des femmes équivalents à celui de Samantha, c’est-à-dire complètement libre. Dans la culture commune, on assimile ce comportement lorsqu’il s’agit d’une femme à celui d »une fille facile » et lorsque c’est un homme à un « séducteur ». A cet égard, Samantha Jones casse les codes. Et c’est ce qui nous apparaît comme féministe.

      • Mascha novembre 18, 2013 à 9:08 #

        Dans le genre la plus puissante, il y a aussi Laura Roslin de la série Battlestar Galactica. Dans la même série, on retrouve aussi le personnage de Kara « Starbuck » Thrace, en guerrière de combat spatiaux, à l’opinion toujours très pertinent et – chose rare – respecté des hommes.

        En ce qui concerne Buffy, on pourrait citer pratiquement tous les personnages féminins. Willow, la sorcière à l’homosexualité accepté de manière toute naturelle, qui se révèle être le personnage le plus puissant de toute la série, en fait. Sa compagne, Tara, qui refusera d’être une « servante » pour les hommes de sa famille, et s’épanouira grâce à sa relation avec Willow. Anya, qui remporte sans aucun doute la palme de la plus « capitaliste » grâce au magasin qu’elle a en co-propriété avec Gilles. Faith, qui apprendra à se connaître elle-même, et, surtout, à se pardonner ses crimes. Dawn, qui a su passer du statut d’objet (au sens propre du terme) à celle d’humaine qui vit et choisi. Et toutes ces tueuses potentielles, prêtes à apprendre à se battre pour sauver le monde. 😉

  2. alice novembre 19, 2013 à 12:02 #

    Et Calinda dans The Good Wife ? bien sur que la liste ne pouvait être exhaustive, mais j’aurais aimé lire ce que vous pensiez de ce personnage, comme vous l’auriez analysé?
    Pour moi c’est une des femmes les plus » Badass » des séries télés : bisexuelle, indépendante, elle ne sourit quasiment jamais, ne se confie pas, ne s’épanche jamais, elle est sexy, et elle sait se battre !

    • Les Martiennes novembre 19, 2013 à 5:27 #

      Vous avez bien résumé. Nous n’avons pas regardé toutes les saisons de « the Good Wife ». Mais bien sûr, d’autres ont leur place au classement.

  3. Zara novembre 22, 2013 à 4:31 #

    Reblogged this on Pour la démocratisation de la sexualité. and commented:
    Ajoutez votre grain de sel personnel… (facultatif)

  4. Lachance décembre 12, 2013 à 3:03 #

    Jetez un oeil à « The Fall », une série Irlandaise qui a énormément de rôles féminins forts. 😉

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