Égalité, féminisme: toutes les raisons de ne PAS baisser la garde

21 Jan
Several thousand people gather in a square to attend the

cc Reuters

Un an de silence. Cela fait plus d’un an que nous n’avons pas publié de post pour les Martiennes. Non pas que l’actualité n’est pas mérité que nous nous exprimions. Bien au contraire.

Le bilan en matière d’égalité femmes/hommes est contrasté. Certes, de nouvelles voix féministes se sont élevées plus fortement, plus massivement. La Marche contre les violences sexistes et sexuelles du 24 novembre dernier a réuni à Paris 30.000 personnes. Des podcasts innovants, pertinents (et écoutés!) ont vu le jour. Ils ont surtout suscité un intérêt fort en France, comme « Les couilles sur la table », animé par Victoire Tuaillon pour n’en citer qu’un. Pourtant le sexisme ne perd pas de terrain, comme le dénonçait il y a 4 jours le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes dans son premier état des lieux.

Autre point positif: les sportives sont mieux représentées dans le paysage médiatique. Les écarts de salaires sont importants. Et elles restent bien moins visibles que leurs homologues masculins. En revanche, le sport féminin passe aujourd’hui en prime time et fait la une de l’Equipe. Les Bleues du handball ont été sacrées championnes d’Europe. Le match de la finale a été diffusé sur TF1. Un progrès incontestable, impossible encore il y a quelques années. Ces dernières s’imposent, à force de victoires. C’est beaucoup et peu à la fois. Il s’agit encore et toujours de prouver que le sport féminin est aussi passionnant que celui de ses homologues masculins.

Sur le plan politique, si Emmanuel Macron a déclaré en novembre 2017 l’égalité femmes/hommes comme grande cause nationale. Aujourd’hui, se pose la question des résultats maigres sur cette question. Marlène Schiappa parvient à être médiatisée. Elle utilise son ministère pour prendre la parole. Quid de son action, de ses engagements ? Deux reproches lui sont faits: son silence sur les accusations à l’égard de Nicolas Hulot et de Gérald Darmanin, sa volonté de ne pas être la ministre « des associations féministes ». Sans véritable moyen, difficile pour elle d’obtenir quoi que ce soit.

En France, les mouvements #metoo et #Balancetonporc ont connu des critiques retentissantes, sans qu’aucun milieu, du cinéma, en passant par les médias, ou encore la politique ne se soit véritablement et profondément remis en question. La preuve ? Des plaintes contre d’illustres personnalités du 7e art, comme Gérard Depardieu, ou Luc Besson ou encore des hommes politiques n’ont rien donné. Pis, la suspicion est forte et d’abord à l’égard de celles qui portent plainte. L’herbe n’est pas plus verte ailleurs. Les Etats-Unis n’ont jamais connu président plus ouvertement misogyne. Idem pour le Brésil.

De nombreuses femmes et hommes sont plus ouvertement féministes et le disent, manifestent, témoignent. Mais dans la vie de tous les jours, au travail notamment, qu’est-ce qui a vraiment changé ? C’est peut-être lorsque l’on est persuadé que l’égalité progresse, qu’elle est le plus en danger. Tout le monde veut être féministe ou en faveur de l’égalité. Mais personne ne souhaite agir en ce sens.

La manifestation des anti-IVG, soutenue par Le Pape et le mouvement Sens commun, a  réuni selon la police 10.000  personnes hier. Une bonne piqure de rappel. Les ennemis des droits des femmes ne baissent pas la garde. Pas de raison donc de baisser la nôtre.

Charlotte Lazimi

 

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