Pour Valeurs actuelles, les agressions de Cologne, seraient de la faute des femmes

21 Jan

valeurs actuelles Ne vous y méprenez pas, Valeurs actuelles, en kiosque demain, ne s’intéresse pas vraiment aux femmes…encore moins aux violences sexuelles. Le magazine conservateur fait fort, avec une Une pour le moins discutable intitulée: Après Cologne, peur sur les femmes, la trahison coupable des féministes. Son dossier accusateur a notamment une ambition: attaquer la gauche et les féministes, qui seraient à l’origine de tous les maux de la société.  Son indignation affichée? Les violences sexuelles qui se sont produites dans la ville de Cologne en Allemagne pendant le Nouvel an n’auraient pas suscité l’attention méritée. Son raisonnement est aussi simple que dangereux. Il rend encore et toujours les femmes responsables. Trop éprises de liberté, elles auraient « émasculé » les hommes, qui ne viendraient plus les défendre contre de telles violences.

D’abord,  une remarque. Valeurs actuelles donne des leçons et distribue bons et mauvais points sur les violences faites aux femmes de Cologne. Étonnamment, le journal  évoque ce phénomène plus de deux semaines après les faits, quand d’autres hebdomadaires comme Paris Match ont lancé des reportages sur le sujet beaucoup plus tôt. Cette attention est soudaine et opportuniste. C’est fort de café, lorsqu’on sait à quel point tous les combats pour l’égalité leur sont indifférents. Pis, ils leur semblent la plupart du temps illégitimes.

S’il parait clair aujourd’hui que des groupes d’hommes ont organisé  des agressions sexuelles en masse et parfois des viols dans la ville de Cologne en Allemagne le soir du Nouvel An, il était normal d’attendre les résultats de l’enquête. La police de la ville a d’ailleurs  été mise en porte-à-faux. Elle aurait caché les chiffres et tenté d’étouffer sans succès l’ampleur de l’affaire. Sur les agresseurs, beaucoup de choses ont été dites et écrites, en évoquant des réfugiés syriens ou immigrés d’origine maghrébine. Le journal ne mentionne pas, par exemple, le cas de cette étudiante, rapporté dans le New York Times du nom de Caitlin, qui a pu retrouver saine et sauve son petit-ami grâce à des réfugiés syriens qui l’ont protégée. Aujourd’hui, peu de suspects sont en prison. Et l’enquête est toujours en cours. Il est absolument nécessaire de condamner ces violences, mais pas d’accuser à tort et à travers. Le réponse politique doit être à la mesure de la gravité des actes.

Deuxième remarque relevée dans ces articles: les féministes n’auraient pas joué leur rôle en dénonçant les agressions. C’est faux. Les coupables impliqués dans agressions sexuelles de masse doivent être sévèrement punis. Et cela a été dit et répété. Contrairement à ce que certains voudraient faire croire: les viols n’ont pas attendu l’immigration pour exister. Bien sûr, Valeurs actuelles l’omet complètement. Aujourd’hui, en France, (rappelons que ces violences ont eu lieu en Allemagne), 84 000 viols ont lieu chaque année, et dans 80% cas, ils se produisent dans la sphère familiale et dans l’entourage proche des victimes. C’est donc plus rarement le fait d’étrangers. L’idée n’est pas d’avoir un comportement naïf  sur la question. Les viols et les agressions sexuelles sont malheureusement partagés par l’ensemble de l’humanité. Si des pays affichent des statistiques impressionnantes sur les viols, c’est souvent lorsque la législation n’est pas sévère envers les criminels. Selon Valeurs Actuelles, une menace « étrangère » pèserait sur les femmes, comme si aucun Français ne se rendait coupable de viol… De plus, dans son dossier, le magazine parle de la « peur des femmes » dans la rue, en omettant de dire, que cette peur n’a rien à voir avec la présence d’immigrés ou de réfugiés. Le harcèlement dans la rue et au travail sont malheureusement banal…

Le comble? Pour Valeurs actuelles, les femmes seraient en partie fautives. Selon eux, c’est parce que les féministes auraient « émasculé les hommes », que les femmes ne seraient pas défendues de « l’oppresseur étranger » par les autres hommes français. Or, c’est le fruit de la culture du viol, qui stigmatise les victimes. Rappelons, que si les femmes sont violées, c’est parce qu’elles sont considérées par les criminels comme des objets, dont certains pourraient disposer et abuser.

Cette prise de position du magazine ne répond qu’à une logique: l’extrême droite ne défend les femmes, seulement lorsqu’elle craint que d’autres hommes ne les leur prennent. Merci Valeurs Actuelles pour cette leçon sur les violences faites aux femmes, où ces dernières et les immigrés seraient la cause de tous les problèmes de la société…

Charlotte Lazimi

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